Cette dette n'est pas la notre!
D'où vient la dette de l'État ?
Les gouvernements prétendent qu'après « avoir vécu au-dessus de nos moyens », il faut faire des sacrifices. Mais, ce sont eux, de droite ou sociaux-démocrates, qui ont créé cette dette, en accordant depuis la fin des années 1980 des baisses d'impôts aux plus riches. En France, l'impôt sur le revenu payé par ceux-ci est passé de 65% en 1986 à 41% en 2011.
Depuis le début de la crise, ce sont aussi les énormes plans de soutien accordés aux banques et aux grandes entreprises qui ont aggravé la situation (6,6 milliards d'euros à l'automobile, 18 milliards de « soutien à la trésorerie des entreprises », etc).
Des milliards déboursés sans aucune garantie pour les travailleurs : les licenciements s'accélèrent, les profits des actionnaires repartent à la hausse. Le chômage n'a pas été aussi élevé depuis 12 ans, et culmine à 24% chez les 15-24 ans, mais les revenus des patrons du CAC 40 ont augmenté l'année dernière de 34%.
Aujourd'hui, les plus riches et les banques, qui ont profité des baisses d'impôts et des aides publiques, détiennent aussi les titres de la dette. Lorsque l'État paye les intérêts ou rembourse la dette, c'est dans leur poche que part cet argent. Lorsque les salaires sont gelés, que des postes sont supprimés dans l'éducation nationale, ou que la TVA augmente, c'est une redistribution du bas vers le haut qui a lieu : on fait payer les couches populaires au profit des actionnaires.
Une lutte populaire et révolutionnaire
En Grèce, au Portugal, où la situation est pire qu'en France, des centaines de milliers de jeunes, de travailleurs et de retraités sont rentrés dans la lutte.Chaque semaine, les grèves et les manifestations sont plus massives. Samedi 11 février avait lieu la plus grosse manifestation depuis 30 ans à Lisbonne, où 300.000 personnes ont défilé pour dire « Non à l'exploitation et à l'appauvrissement général ». Le lendemain, à Athènes, ils étaient 200.000 devant leur Parlement pour protester contre un nouveau plan d'austérité soutenu par le PS, la droite, l'extrême droite et l'Union européenne.
En France, où Sarkozy nous propose « l'austérité de droite » et Hollande « la rigueur de gauche », nous ne devons pas attendre sans rien faire. Il faut engager un rapport de force contre le gouvernement et le patronat.