20 h 01, ce dimanche 6 mai, le soulagement a sans doute été le sentiment dominant pour beaucoup de fonctionnaires. Et même si le programme du PS en termes d’éducation ne laisse pas d’inquiéter pour le second degré, ne boudons pas notre plaisir de voir dégager un président qui, lors du grand débat précédant le 2ème tour, a encore montré toute sa morgue et son mépris à notre égard en promettant de nous mettre (enfin ?) au travail, « parce que quand même, ajouter 50 % de temps de service à des personnels qui ne font que 18 h sur 8 mois, hein…. » N.Sarkozy avait même pris l’habitude de faire huer le corps professoral par ses militants lors des meetings UMP : ainsi, à Toulon, le 3 mai, qualifiant de « honte de la Nation » ceux qui refusaient de lire ou faire lire la lettre de Guy Môcquet le jour imposé !

Le SNES-FSU a marqué les esprits en lançant début avril de façon quasi inédite, comme la CGT, un appel à voter contre le président sortant. Il ne pouvait en être autrement : un syndicat se doit de défendre les intérêts matériels et moraux de ses adhérents, ainsi que les services publics. 5 ans de Sarkozysme ont fait des dégâts terribles en termes de suppressions de postes, comme en termes de dénaturation, de destruction de nos métiers, au point qu’on ne trouve plus de candidats aux concours et que nombre de collègues sont à la recherche d’une seconde carrière (qui n’existe guère). Et ce bilan ne serait rien au regard des projets UMP concernant nos statuts, nos horaires, et même l’ensemble de la Fonction publique, sans doute appelée à disparaître.

Le travail est cependant loin d’être terminé, il commence même : nous voulons un changement radical pour la rentrée 2012, et pour l’obtenir, il faut l’imposer maintenant !

Plus question de continuer à affecter les stagiaires à temps complet, plus question de poursuivre le livret de compétences, plus question de réformes imposées sans écouter vraiment le terrain et prendre en compte l’avis des personnels.

Le SNES-FSU a adressé à ses nouveaux interlocuteurs la liste des mesures d’urgence qu’il compte voir appliquées dès septembre (cf appel du 6 avril). Ce n’est qu’une première étape : c’est tout un projet éducatif que nous portons, pour transformer profondément l’Ecole, en faire un lieu d’égalité des chances pour tous, d’exigence aussi, dans le cadre d’un collège réhabilité et des trois voies (professionnelle, technologique, générale) revalorisées. Sans oublier les personnels : administratifs, enseignants, CPE, COP, personnels de vie scolaire. Il en faut plus, mieux payés, reconsidérés !

Ce programme, c’est le contrat d’objectifs que nous fixons au nouveau gouvernement, mais il faudra le gagner par notre détermination. Le SNES appelle les personnels à se réunir dans les jours qui viennent pour dresser l’état des besoins dans chaque établissement, à réitérer le refus des heures sup, du "travail gratuit", exiger le « dégel » des centaines de postes de stagiaires, … et commencer à préparer les cahiers revendicatifs et les Etats Généraux du second degré que le SNES-FSU organisera dans les semaines de rentrée.

ouf... enfin !

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